01/2005

Publié le - Mis à jour le

Les tableaux d'Olivier Alibert nous donnent à voir des images ou des objets qui fonctionnent comme des archipels de signes dispersés à la surface du tableau. S'il fait de la peinture son moyen d'expression privilégié, il trouve ses sources dans les milliers d'images imprimées qui déclinent les objets de la société de consommation et forment ce monde artificiel « plus vrai que nature ».
[...] Dans cette masse impressionnante, il va en sélectionner un petit nombre pour disposer à la surface du tableau des suites sans histoire et des histoires qui auraient perdu leur fil. La peinture est ici le lieu où s'abîment les récits qui devraient s'y configurer. Surnagent des fragments, blocs d'images, d'objets et de signes qui errent, parfois se superposent et se croisent en des rencontres aussi improbables qu'impératives. Comme pas mal d'artistes du pop art et de la figuration narrative, Alibert part non seulement du réel mais de son absorption par l'image reproductible ; il part de la prolifération des images et des signes et de leurs potentialités signifiantes et narratives.
[...] Il procède par associations libres, déplacements, superpositions qui évoquent les mécanismes du rêve, de la réminiscence et des jeux d'entrecroisement entre signifiés et signifiants pluriels. Mais avec un imaginaire qui a perdu la naïveté et le merveilleux enfantins. C'est cette fragilité des images en perdition dans les territoires de la représentation que peint Olivier Alibert.
Philippe Cyroulnik
    
Commissaire de l'exposition : François Pourtaud

Artistes