
01/2010
Publié le - Mis à jour le
Il est peu fréquent qu’un centre d’art propose à un artiste et encore moins à un peintre la
responsabilité d’un commissariat d’exposition. C’est pourtant ce qu’a fait François Pourtaud en me proposant l’organisation de l’exposition « Nouvel arrivage 2 », à l’espace d’art contemporain Camille Lambert. Qu’il en soit ici remercié. Il s’agissait de faire une sorte de sélection de jeunes artistes émergents issus de l’Ecole Régionale des Beaux-arts de Rouen, école où j’enseigne la peinture depuis presque 10 ans maintenant. Arrêter un choix d’artistes afin d’imaginer une exposition n’est pas une chose très aisée. Dans mon
esprit, il ne s’agissait pas, évidemment, de choisir seulement parmi les jeunes peintres que j’avais pu côtoyer, mais de prendre le temps de regarder le plus objectivement possible quels étaient les jeunes artistes - toute tendance confondue- récemment diplômés des Beaux-arts de Rouen, le critère principal étant qu’ils soient déjà engagés dans une aventure artistique personnelle. C’est ainsi que les
noms des sept artistes présents dans l’exposition se sont imposés. Le choix, forcément arbitraire, s’est donc porté sur une génération d’artistes ayant acquis pour chacun d’entre eux une visibilité en Normandie, voire pour certains dans d’autres villes, tant en France qu’à
l’étranger.
Leurs pratiques reflètent leur diversité. Aurélie Sement utilise la vidéo pour nous faire entrer dans un monde poétique et pourtant très réel, Elodie Boutry intervient souvent sur le lieu même de l’exposition, proposant une réponse aux contraintes et qualités de celui-ci. Simon Nicaise développe un travail où les fictions jouent un rôle central. Fiction d’être un artiste, un entrepreneur, un acteur de sa propre vie. Cécile Tombarello photographie principalement des personnes et souvent l’espace entre ces personnes. Les dessins de Sabine Boquier ne représentent rien, ou si peu, pourtant leurs présences s’imposent au regardeur. Grégoire Laisné envisage la gravure comme un moyen actuel permettant de développer une recherche originale. Morgane Fourey questionne l’espace tel qu’on le voit ou le perçoit, jouant avec les échelles, les tailles des éléments.
Il est primordial que de jeunes artistes aient la possibilité très vite après la sortie de l’école de montrer leurs travaux dans des conditions telles que celles offertes par l’espace d’art Camille Lambert. Si les écoles d’art françaises font en général un très bon travail de formation, il reste néanmoins la grande difficulté, pour tous ces jeunes artistes, une fois leur cursus achevé, de trouver la meilleure manière de s’insérer dans le champ des pratiques contemporaines. C’est notre devoir de les y aider, chaque exposition étant finalement une bouteille jetée à mer à la recherche d’un éventuel regardeur.
Philippe Richard
Années d'exposition: 2010
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